Deux arrêts rendus par la Cour de cassation pendant le mois d'avril montrent qu'il arrive assez souvent dans les affaires de responsabilité médicale qu'une cour d'appel ne répond pas aux conclusions de la victime ce qui ouvre la voie à la cassation de ces décisions.
Le premier arrêt (Civ. 1e, 6 avril 2016, pourvoi n° 15-16723) concerne une personne victime d'un retard de diagnostic d'une maladie évoluant vers une insuffisance rénale irréversible. La Cour de cassation sanctionne la cour d'appel pour défaut de base légale en rejetant la demande de la victime fondée sur un défaut de consentement alors que cette demande avait été explicitement formulée dans ses conclusions. Il est à noter que la Haute juridication a aussi sanctionné la cour d'appel pour avoir fixé une perte de chance par des motifs inintelligibles, équivalant à une absence de motifs.
Le deuxième arrêt (Civ. 1e, 6 avril 2016, pourvoi n° 15-14253) concerne une personne victime d'un retard de diagnostic d'un cancer de la prostate. Dans cette affaire la cour d'appel a débouté la victime au motif qu'elle n'a pas rapporté la preuve de doléances et de symptômes antérieurs à une année en question (2007). La Haute juridiction casse cet arrêt et énonce qu'en se déterminant ainsi, sans rechercher, ainsi qu'il le lui était demandé, si, au regard des résultats de l'examen de santé pratiqué en 2002, mentionnant des signes cliniques susceptibles d'évoluer vers un cancer de la prostate, le médecin avait satisfait à son obligation de surveillance indépendamment d'éventuelles doléances du patient, la cour d'appel n'a pas légalement justifié sa décision.
Ces arrêts de la Cour de cassation montrent l'importance pour les conseils de la victime de vérifier la réponse de la cour d'appel à la totalité de leurs écritures.